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jegyzeteket#7 (visszhang) notes#7 (en écho)

vendredi 19 décembre 2008

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1. ralentir
le 10 décembre 2008
2. visszhang en écho
le 17 décembre 2008
3. keverés superpositions
le 19 décembre 2008

1. ralentir
le 10 décembre 2008

depuis otá quelques temps idő

la mesure mérték de la distance a changé

le temps idő passé ici itt me permet d’approcher közeledezni à peine l’immensité des plis de cet espace hely linguistique :
je commence à peine à la distinguer : à faire le point
à imaginer l’incroyable finesse de cette langue

faire le point est une idée fogalomak

je ne suis nem vagyok et ne pourrai jamais être nem soha fog vagyok ailleurs que dans cet état tremblant où la vision / où la caméra s’approche de l’objet à saisir

comme tout capte l’attention, le connu, l’émergent, l’inconnu
tout est mouvement mozgás

certes, quelques stabilisations se concrétisent en poèmes ou lettres vidéos, autant de manières d’aller vers, de poser des jalons du territoire terület parcouru il y a une stabilisation en cours sous forme de lettre vidéo

chaque jour est mouvement dans la langue

ici, ce qui a lieu là, dans le temps de cette expérience singulière d’immersion, se mesure à ce qui chaque jour advient :
traverser sans cesse les champs du code
dans un va-et-vient permanent d’approche de sensation d’émotion et de plaisir, et de rejet, d’incompréhension où je ne peux que me retrouver derrière les limites de mon être lét

j’oublie que je suis parlant quand je comprends et que je suis compris

quand la langue redevient frontière (ce qui continue à être malgré les balbutiements de la vie élet quotidienne), la rugosité est permanente, et belle szép

ce qui compte aujourd’hui est de ralentir la mise au point

c’est de retenir, d’étirer ce qui a lieu quand le contact se fait

au moment pillanat où…, retrouver la qualité de l’événement, sa qualité d’impensable qui, pourtant, donne existence à, d’où tout découle (et dont les suites, ce qui vient après le moment de la rencontre, ne sont qu’éclaircissements, commentaires, redites, tentatives de rejouer l’événement esemény, et le projettent alors inévitablement dans le récit)

une issue : rester dans le temps, non pas celui contracté du récit ou celui de l’acte, mais de l’expérience tapasztalt

ensemble, dans l’expérience : quelque chose, alors, doit se transmettre du propre de l’événement, de son sens
ce que permet, le poème költemény, par exemple

tout minden ce que j’entends, tout ce que je lis olvasok, l’ensemble de ces ensembles sont vannak encore des opacités
mais de
je commence à reconnaître, me souvenir emlékezni
à lire le texte szöveg de la ville város et à comprendre de quoi il est question
dans ce que j’entends
dans les conversations társalgásat des gens qui parlent comme si tous autour d’eux étaient dans le même état d’incompréhension que moi
à ces moments, ce que j’observe semble faire coller le monde à ce que j’y vis

alors que

les mots que je comprends, les mots d’ici, je ne les comprends qu’en surface, je veux dire je les relie à un sens, je sais qu’ils signifient quelque chose que je connais, je sais ce qu’ils sont (je peux aussi commencer à reconnaître les mots au-delà des prononciations intimes de chacun)

mais seule la surface des mots m’est accessible :
c’est-à-dire que je ne les ai entendu, reconnu que 10, 20 ou même 100 fois peut-être déjà, mais en aucune manière des milliers ou des millions de fois comme toute personne entend les mots courants de sa langue maternelle. à chaque, fois, plus ou moins dans des contextes différents
et chaque occurrence construit le sens que le mot prend pour chacun, et véhiculé avec lui quand le mot est dit (l’immensité alors de l’espace de chaque mot en chacun…)
immensité et, en même temps, le mot est réduction…

en somme toutes les échelles sont présentes au même moment en même temps dans le langage (ce qui résonne avec la physique quantique [1], au moment où on parle (une langue n’existe que quand elle est activée)

je reste pourtant en totalité en dehors du sens commun, partagé par tous :
c’est ce qui permet de travailler dolgozni

NB : en parallèle de ces débuts de familiarité, s’amorce un travail de transcription colorée
une réflexion sur un système de codage de la lettre betű, transformant le texte en vibration colorée, lui ôtant tout statut de texte szöveg pour du rythme

la langue comme fiction du monde világ, la langue est ce qui construit ce qui, tout autour
permet de saisir donc de nous isoler

la langue de la ville est multiple, de toutes sources forras, évidemment génériquement de l’ordre de l’information, de la communication, de l’appel, est une langue imposée
les vidéolettres détruisent l’imposition en fragmentant ce qui est donné à lire, et le recomposant, ouvrant à une grammaire possible de l’être là où tout n’est que communication et distorsion de l’être dans sa pulsion de désir

2. visszhang en écho
le 17 décembre 2008

sur l’opacité la distance l’écriture le temps
sur la forme de la transmission, donc
deux fragments, husserl et platon

(…) Maintenant, il faut encore considérer que l’objectivité de la formation idéale n’est pas encore parfaitement constituée par une telle transmission actuelle [linguistique] de ce qui est produit originairement en quelqu’un, à quelqu’un d’autre qui le reproduit originairement. Il lui manque la présence perdurante des "objets idéaux", qui persistent aussi dans les temps où l’inventeur et ses associés ne sont plus éveillés à un tel échange ou en général quand ils ne sont plus en vie. Il lui manque l’être-à-perpétuité, demeurant même si personne ne l’a effectué dans l’évidence.

C’est la fonction décisive de l’expression linguistique écrite, de l’expression qui consigne, que de rendre possible les communications sans allocution personnelle, médiate ou immédiate, et d’être devenue, pour ainsi dire, communication sur le mode virtuel. Par là, aussi, la communautisation de l’humanité franchit une nouvelle étape. Les signes graphiques, considérés dans leur pure corporéité, sont objets d’une expérience simplement sensible et se trouvent dans la possibilité permanente d’être, en communauté, objets d’expérience intersubjective. Mais en tant que signes linguistiques, tout comme les vocables linguistiques, ils éveillent leurs significations courantes.
Cet éveil est une passivité, la signification éveillée est donc passivement donnée, de façon semblable à celle dont toute activité, jadis engloutie dans la nuit, éveillée de façon associative, émerge d’abord de manière passive en tant que souvenir plus ou moins clair. Comme dans ce dernier cas, dans la passivité qui fait ici problème, ce qui est passivement éveillé doit être pour ainsi dire, converti en retour dans l’activité correspondante : c’est la faculté de réactivation, originairement propre à tout homme en tant qu’être parlant.
Ainsi s’accomplit donc, grâce à la notation écrite, une conversion du mode-d’être originaire de la formation de sens, [par exemple] dans la sphère géométrique, de l’évidence de la formation géométrique venant à énonciation. Elle se sédimente, pour ainsi dire. Mais le lecteur peut la rendre de nouveau évidente, il peut réactiver l’évidence.

(…)

in L’Origine de la géométrie / Edmund Husserl ; trad. et intr. / Jacques Derrida.- PUF, 1962, pp. 185-187 : (voir le site web cercamon, http://cercamon.wordpress.com/2006/...

et

Phèdre (274-276), Platon

Socrate - Il nous reste, n’est-ce pas, à examiner la convenance ou l’inconvenance qu’il peut y avoir à écrire, et de quelle manière il est honnête ou indécent de le faire ?

Phèdre - Oui.

Socrate - Sais-tu, à propos de discours, quelle est la manière de faire ou de parler qui te rendra à Dieu le plus agréable possible ?

Phèdre - Pas du tout. Et toi ?

Socrate - Je puis te rapporter une tradition des anciens, car les anciens savaient la vérité. Si nous pouvions la trouver par nous-mêmes, nous inquiéterions-nous des opinions des hommes ?

Phèdre - Quelle plaisante question ! Mais dis-moi ce que tu prétends avoir entendu raconter.

Socrate - J’ai donc oui dire qu’il existait près de Naucratis, en Égypte, un des antiques dieux de ce pays, et qu’à ce dieu les Égyptiens consacrèrent l’oiseau qu’ils appelaient ibis. Ce dieu se nommait Theuth. C’est lui qui le premier inventa la science des nombres, le calcul, la géométrie, l’astronomie, le trictrac, les dés, et enfin l’écriture. Le roi Thamous régnait alors sur toute la contrée ; il habitait la grande ville de la Haute-Égypte que les Grecs appellent Thèbes l’égyptienne, comme ils nomment Ammon le dieu-roi Thamous. Theuth vint donc trouver ce roi pour lui montrer les arts qu’il avait inventés, et il lui dit qu’il fallait les répandre parmi les Égyptiens. Le roi lui demanda de quelle utilité serait chacun des arts. Le dieu le renseigna ; et, selon qu’il les jugeait être un bien ou un mal, le roi approuvait ou blâmait. On dit que Thamous fit à Theuth beaucoup d’observations pour et contre chaque art. Il serait trop long de les exposer. Mais, quand on en vint à l’écriture : « Roi, lui dit Theuth, cette science rendra les Égyptiens plus savants et facilitera l’art de se souvenir, car j’ai trouvé un remède pour soulager la science et la mémoire. »
Et le roi répondit :
« Très ingénieux Theuth, tel homme est capable de créer les arts, et tel autre est à même de juger quel lot d’utilité ou de nocivité ils conféreront à ceux qui en feront usage. Et c’est ainsi que toi, père de l’écriture, tu lui attribues, par bienveillance, tout le contraire de ce qu’elle peut apporter. [275] Elle ne peut produire dans les âmes, en effet, que l’oubli de ce qu’elles savent en leur faisant négliger la mémoire. Parce qu’ils auront foi dans l’écriture, c’est par le dehors, par des empreintes étrangères, et non plus du dedans et du fond d’eux-mêmes, que les hommes chercheront à se ressouvenir. Tu as trouvé le moyen, non point d’enrichir la mémoire, mais de conserver les souvenirs qu’elle a. Tu donnes à tes disciples la présomption qu’ils ont la science, non la science elle-même. Quand ils auront, en effet, beaucoup appris sans maître, ils s’imagineront devenus très savants, et ils ne seront pour la plupart que des ignorants de commerce incommode, des savants imaginaires au lieu de vrais savants. »

Phèdre - Il t’en coûte peu, Socrate, de proférer des discours égyptiens ; tu en ferais, si tu voulais, de n’importe quel pays que ce soit.

Socrate - Les prêtres, cher ami, du sanctuaire de Zeus à Dodone ont affirmé que c’est d’un chêne que sortirent les premières paroles prophétiques. Les hommes de ce temps-là, qui n’étaient pas, jeunes gens, aussi savants que vous, se contentaient dans leur simplicité d’écouter un chêne ou une pierre, pourvu que ce chêne ou cette pierre dissent la vérité. Mais à toi, il importe sans doute de savoir qui est celui qui parle et quel est son pays, car tu n’as pas cet unique souci : examiner si ce qu’on dit est vrai ou faux.

Phèdre - Tu as raison de me blâmer, car il me semble aussi qu’il faut penser de l’écriture ce qu’en dit le Thébain.

Socrate - Ainsi donc, celui qui croit transmettre un art en le consignant dans un livre, comme celui qui pense, en recueillant cet écrit, acquérir un enseignement clair et solide, est vraiment plein de grande simplicité. Sans contredit, il ignore la prophétie d’Ammon, s’il se figure que des discours écrits puissent être quelque chose de plus qu’un moyen de réveiller le souvenir chez celui qui déjà connaît ce qu’ils contiennent.

Phèdre - Ce que tu dis est très juste.

Socrate - C’est que l’écriture, Phèdre, a, tout comme la peinture, un grave inconvénient. Les oeuvres picturales paraissent comme vivantes ; mais, si tu les interroges, elles gardent un vénérable silence. Il en est de même des discours écrits. Tu croirais certes qu’ils parlent comme des personnes sensées ; mais, si tu veux leur demander de t’expliquer ce qu’ils disent, ils te répondent toujours la même chose. Une fois écrit, tout discours roule de tous côtés ; il tombe aussi bien chez ceux qui le comprennent que chez ceux pour lesquels il est sans intérêt ; il ne sait point à qui il faut parler, ni avec qui il est bon de se taire. S’il se voit méprisé ou injustement injurié, il a toujours besoin du secours de son père, car il n’est pas par lui-même capable de se défendre ni de se secourir.

Phèdre - Tu dis encore ici les choses les plus justes.

Socrate - [276] Courage donc, et occupons-nous d’une autre espèce de discours, frère germain de celui dont nous avons parlé ; voyons comment il naît, et de combien il surpasse en excellence et en efficacité le discours écrit.

Phèdre - Quel est donc ce discours et comment racontes-tu qu’il naît ?

Socrate - C’est le discours qui s’écrit avec la science dans l’âme de celui qui étudie ; capable de se défendre lui-même, il sait parler et se taire devant qui il convient.

Phèdre - Tu veux parler du discours de l’homme qui sait, de ce discours vivant et animé, dont le discours écrit, à justement parler, n’est que l’image ?

un grand merci à Cercamon (http://cercamon.wordpress.com)

3. keverés superpositions
le 19 décembre 2008

ces quelques jours
partout
dans la rue, les passages, le tram, le métro, les commerces
des visages et des attitudes
où je crois voir, une fraction de présent
les visages, les corps, les gestes d’amis ou de ceux que j’ai croisés ailleurs
des réminiscences étranges, suspectes (?)

et

j’entre de plus en plus naturellement dans le magyar
toujours très loin de le parler
mais elle est en moi
alors je commence trop à comprendre, même furtivement, ce que je lis et entends partout tout le temps
le sens vient parasiter le son de la langue
… me concentrer pour retrouver l’état premier, quand ce n’était que sons et désir…

Notes

[1] L’état d’un système physique décrit tous les aspects de ce système, dans le but de prévoir les résultats des expériences que l’on peut réaliser. Le fait que la mécanique quantique soit non déterministe entraîne une différence fondamentale par rapport à la description faite en mécanique classique : alors qu’en physique classique, l’état du système détermine de manière absolue les résultats de mesure des grandeurs physiques, une telle chose est impossible en physique quantique et la connaissance de l’état permet seulement de prévoir, de façon toutefois parfaitement reproductible, les probabilités respectives des différents résultats qui peuvent être obtenus suite à la réduction du paquet d’onde lors de la mesure d’un système quantique. Pour cette raison, on a coutume de dire qu’un système quantique peut être dans plusieurs états à la fois. Il faut en réalité comprendre que le système est dans un état quantique unique, mais que les mesures peuvent donner plusieurs résultats différents, chaque résultat étant associé à sa probabilité d’apparaître lors de la mesure.

L’état doit donc être vu comme représentant toute l’information disponible sur le système : une description de l’histoire du système permettant de calculer les probabilités de mesure. Dans le débat philosophique concernant l’interprétation de la mécanique quantique, certaines approches telle que l’interprétation de Copenhague considèrent d’ailleurs que l’état quantique n’est pas un élément de réalité au sens qu’Einstein donnait à ce terme, mais simplement un intermédiaire de calcul utile pour prévoir les mesures ; d’autres approches font appel à la notion de décohérence quantique pour décrire le processus mis en œuvre lors d’une mesure quantique.

L’une des conséquences de la nature aléatoire des mesures quantiques est que l’état ne peut être assimilé à un ensemble de propriétés physiques qui évoluent au cours du temps. En mécanique quantique, l’état et les grandeurs physiques sont deux concepts séparés et sont représentés par deux objets mathématiques différents. Dirac a montré qu’il était équivalent de faire porter l’évolution temporelle sur l’état quantique ou sur les grandeurs physiques, appelées observables en mécanique quantique.

Formulation mathématique :
La formulation mathématique de la mécanique quantique, dans son usage général, fait largement appel à la notation bra-ket de Dirac, qui permet de représenter de façon concise les opérations sur les espaces de Hilbert utilisés en analyse fonctionnelle. Cette formulation est souvent attribuée à John von Neumann.

Soit un espace séparable \mathcalH de Hilbert. Les états sont les rayons projectifs de \mathcalH. Un opérateur est une transformation linéaire d’un sous-espace dense de \mathcalH vers \mathcalH. Si cet opérateur est continu, alors cette transformation peut être prolongée de façon unique à une transformation linéaire bornée de \mathcalH vers \mathcalH. Par tradition, les choses observables sont identifiées avec des opérateurs, bien que ce soit discutable, particulièrement en présence des symétries. C’est pourquoi certains préfèrent la formulation d’état de densité.

Dans ce cadre, le principe d’incertitude d’Heisenberg devient un théorème au sujet des opérateurs non-commutatifs. En outre, on peut traiter des observables continues et discrètes ; dans le premier cas, l’espace de Hilbert est un espace de fonctions d’onde de carré intégrables.in wikipédia


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