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jegyzeteket#5 (honnan) notes#5 (d’où)

dimanche 14 décembre 2008


1. tizennegyedik & tizenötödik napok
quatorzième et quinzième jours

le 2 novembre 2008
2. le 7 novembre 2008
3. honnan most újból d’où maintenant à nouveau
le 23 novembre 2008

1.tizennegyedik & tizenötödik napok
quatorzième et quinzième jours

le 2 novembre 2008

la langue est un milieu
l’ensemble de ceux qui y vivent en donnent la mesure

ça commence… az elkezdődik
à peine alig

prendre position ici itt állást foglalni
quelque chose de la nature de la langue est approché (encore inexpliqué, inexpliquable, sans nom
l’espace de l’écriture chaque jour dans une étendue à jamais sans mesure

travailler une langue sans la connaître

c’est
assembler des mots en fonction des formes reconnues ou désirées
les agglomérer dans un sens encore absolument incertain
quand, avant, après, au milieu

mais
trouver, dès que le peu de recul possible est pris, que les formes sont sûrement approximatives puisqu’elles changent selon des modalités inconnues en français (préverbes, postpropositions, désinences, voyelles finales qui se modifient en fonction de la nature des voyelles précédentes…)

alors
tout s’effondre de ce qui a été, le temps de l’écriture, juste
ne reste que l’empreinte de ça
et le sentiment tenace et incroyablement sensuel d’avoir vécu dans une durée inédite, d’être entré ailleurs

dans
la langue
là où elle n’existe que pour moi, ce n’est pas encore du hongrois mais déjà plus tout à fait du français

NB : il y a quelque chose du jeu de construction des premiers temps à travailler ainsi, avec de éléments qui commencent à peine à prendre un sens fixe (reconnu)

2. le 7 novembre 2008

la question est
qu’est-ce qui a lieu là, à écrire une langue que je ne comprends pas
ou plutôt
que je ne comprends que dans l’espace où je l’écris
(à peu de choses près)
ces textes, au moment où ils sont écrits, relus et relus, imprégnés, sont des fragments fugitifs d’entendement

je m’approche en écrivant

la langue est un personnage
(qui)
ça prend corps à chaque moment d’écriture
(ça dessine) ?

la langue est ma fiction
écrire en hongrois est une fiction imprécise

(…)

NB : je n’écris pas en traduisant, j’écris en composant avec des mots qui, quelque soit le degré de compréhension que j’en ai, sont et resteront des abstractions

dans un sens, je travaille par formules

3. honnan most újból d’où maintenant à nouveau
le 23 novembre 2008

travailler la rencontre

c’est travailler le processus
toutes les étapes de a à m

au début presque rien, rien à dire en tout cas, sans doute rien à dire au début
mais tout ensemble, au début tout ensemble
c’est ce qu’il s’agit de retrouver
de représenter
ce qui au début marque tous les sens imprime, ce qui fait que la rencontre par essence, échappe à la langue
ou plutôt échappe au récit
pas à la langue mais au récit
la rencontre est comme apprendre une langue mais dans un concentré de durée proche du présent
proche de ce que le présent pourrait être s’il existait
la rencontre est un temps t
n’est que ça
ne peut être que ça
ensuite
ensuite vient le souvenir d’elle
de ce qui s’est alors passé, et qui construit ensuite une relation, donc (étymologiquement)
par essence, donc, un récit
l’ensemble premier de sensations se transforme en histoire, en suite, s’étend hors de l’évènement

tout le travail initié ici (erre, par ici, donc) est de déplier cela
de déplier ce qui s’est passé les premiers temps
temps muet (mute) néma / hangtalan
temps sans mots idő nélkül szolk, temps où la question de la langue est partout mais reste non affectée
où tout le temps dédié l’est à ce qui a lieu
tout le travail, depuis, est de formuler ça, ce ça là


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